Carte interactive ici : http://tregor.fr/
A l’est, le Trégor commence à l’embouchure du Trieux.
Puis, la "frontière" oblique vers le sud-est en suivant le cours du leff.
Au sud, la limite passe à une quinzaine de kilomètres au-delà de Guingamp et va s’achever au Queffleuth, l’un des deux cours d’eau qui se rejoignent pour former la rivière de Morlaix.
Trois cités émergent de ce terroir :
Lannion la rieuse,
Guingamp la sportive,
Tréguier, dont la cathédrale rappelle qu’elle fut siège d’évêché.
La conscience trégoroise est très revendiquée dans un triangle Plestin-les -Grèves/Lézardrieux/Bégard, encore vivace dans le "petit Trégor finistérien" vers Locquirec, Plougasnou, Morlaix et Plouigneau, et semble s’atténuer vers le sud de Guingamp …
Tous ceux qui ont séjourné dans ce territoire ou s’y sont installés en ont éprouvé la forte identité.
Le Trégor est un petit territoire de 2250 kilomètres carrés, peuplé de 195000 habitants environ. Il comprend 127 communes, et représente 5% de la population bretonne.
La frontière du Trégor était matérialisée par la rivière de Morlaix. La rive ouest de cette ville était donc précédemment dans l’évêché de Léon, tandis que l’autre rive était dans l’évêché de Tréguier.
En 1032, dans le cadre d’une réorganisation politique de la Bretagne, l’apanage des Penthièvre a été constitué en un évêché distinct, l’évêché de Saint-Brieuc. Les Penthièvre étant également seigneurs de Guingamp, a été érigé simultanément un évêché de Tréguier par détachement de l’évêché de Léon1 dans le but d’affaiblir la puissante famille des comtes de Léon qui étaient indépendants du Duc jusqu’à ce que cette famille soit anéantie, quelques générations plus tard. Depuis, l’hagiographie élaborée dans les chapitres de ces évêchés s’est employée à asseoir leurs origines sur des ermites antiques2. Les deux évêchés de Léon et de Trégor sont toutefois restés très proches et par la langue bretonne et par leur actions coordonnées, l’évêque de Tréguier trouvant un accès direct à la Curie romaine par le comte-évêque voisin qui ne dépendait pratiquement que de Rome3. C’est ainsi par exemple qu’en 1325 un collège de Tréguier, reconstruit ultérieurement en Collège de France par François Ier, fut fondé par Monseigneur Guillaume de Coëtmhan à Paris, presque simultanément à un collège de Léon voisin.
C’est le 27 janvier 1790, après la Révolution française, que les députés bretons rejetant la demande formulée par les habitants de Morlaix d’être intégrés dans le département de Saint-Brieuc, décidaient qu’au nord, la limite départementale se confondrait avec le cours du Douron. Ainsi se trouvait constitué, par démembrement de l’évêché de Tréguier, un Trégor qu’on appellera finistérien ou morlaisien.